Il est désormais courant de parler de la transformation numérique et de l'ère digitale. Cependant, il est peut-être temps de réexaminer ce phénomène qui altère profondément la structure des sociétés humaines et quasiment tous les aspects de l'économie. Voici quelques réflexions sur ce sujet qui m'intéresse particulièrement.
Au cours des dernières années, nous avons été témoins d'un intérêt croissant pour les impacts du numérique sur les entreprises et sur les sociétés humaines en général. Nous constatons une grande attention portée à la technologie et aux outils présentés comme étant en dehors de la sphère culturelle et indépendants de la culture. Il y a également un fort accent mis sur l'idée de transformation et sur les moyens par lesquels elle peut être réalisée pour aider les entreprises et les institutions à rester pertinentes dans ce que l'on appelle souvent l'ère numérique. Cependant, le défi auquel les entreprises sont confrontées n'est pas seulement numérique, et ce dont elles ont besoin pour réussir n'est pas qu'une simple transformation.
Ainsi, les sciences, technologies et l’ingénierie font partie intégrantes de la culture et de nos constructions mentales concernant tous les aspects de nos vies, comme le business, la stratégie ou encore le management. Par conséquent, c’est une grande erreur de considérer ces technologies du digital comme extérieures aux systèmes qu’elles modifient, premièrement en existant seulement dans nos esprits puis, dans un second temps, en devenant partie intégrante de la réalité.
Grâce à l’utilisation et à l’accès facile de ces technologies pour tout le monde, nous avons des conséquences majeures :
La transformation est linguistiquement associée à un changement de forme ou d'apparence et suggère une période de transition limitée. Compte tenu de la profondeur et des effets du numérique, la transmutation serait peut-être un mot plus approprié. Mais, quel que soit le mot choisi, le fait est qu'il est souvent appliqué aux organisations et aux entreprises en suggérant qu'elles doivent se transformer digitalement, alors qu'en fait la principale transmutation n'est pas celle des entreprises ou des organisations, mais plutôt celle de leur environnement économique.
En effet, nous parlons d'ère digitale parce que les concepts scientifiques, les constructions technologiques et les artefacts techniques appartiennent à la classe des technologies reposant sur le traitement et la transmission de masse de données binaires, mais si nous devions nous concentrer sur les effets qu'ils ont et sur les possibilités qu'ils offrent, nous parlerions peut-être d'une économie de flux continus. Une économie où l’avantage ne découle pas simplement du fait d’avoir accès à un actif, mais plutôt de ce que l’on fait avec. C’est certainement bien plus qu’une simple ère digitale.
Pour lire l'article complet (EN), cliquez ici.